Travailler pour l’unité
Jakob Hamidi se mobilise en tant que volontaire pour la recherche sur la dictature du SED.
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À Berlin, on voit de presque partout la tour de la télévision, située Alexanderplatz, dans l’ancienne partie Est de Berlin. Je n’arrive toujours pas à croire qu’à l’époque, c’était un autre pays. C’est inimaginable.
À l’époque, je ne me suis pas beaucoup préoccupé de la RDA. Je suis né aux alentours de 1995, de parents Allemands de l’Ouest. En seconde, nous devions faire un TPE sur la RDA ; mon sujet était : « La jeunesse dans le collimateur de la Stasi ». Je suis tombé sur le cas de plusieurs jeunes de Rostock qui avaient écrit des textes critiques sur les murs de maisons et étaient poursuivis pour cette raison par la police politique de la RDA, la Stasi. Le travail portait sur le quotidien de jeunes sous une dictature. Maintenant, je comprends parfaitement le contexte : pour quelqu’un comme moi, né sous une démocratie, il est important de traiter ce sujet qui, sinon, tombera dans l’oubli. Il faut travailler pour la démocratie.
Après mon bac, j’aurais évidemment pu partir un an en Australie. Et, je l’avoue, quand je vois les photos de certains de mes amis qui, en voyage là-bas, les postent sur Facebook, il m’arrive de les envier. En ce qui me concerne, j’ai préféré faire quelque chose dans un domaine qui m’intéresse, à savoir la politique, l’histoire ou la société. Après mon année de volontariat associatif, je compte m’inscrire en « Études européennes » à l’université.
À la Fondation pour l’étude de la dictature du SED, je m’occupe de travaux de recherche, tout en participant à des salons et à des inaugurations d’expositions. En ce moment, nous travaillons sur le livre « Le Mur de Berlin dans le monde ». J’écris des textes et je photographie. Je pars à l’instant avec mon appareil pour faire des photos du tracé du Mur. Suite à la réunification, le Japon avait offert à l’Allemagne des cerisiers qui ont été plantés dans l’ancienne zone frontalière. Ils sont tout juste en fleurs. » ■
JAKOB HAMIDI // EAST SIDE GALLERY
Ce jeune homme de 18 ans, venu de Münster, effectue une année de volontariat associatif (FSJ) auprès de la Fondation pour la recherche sur la dictature du SED, à Berlin. Créée en 1998 par le Bundestag, cette fondation encourage la réflexion analytique sur l’histoire de la RDA, accompagne le processus de l’unité allemande et participe, à l’échelle internationale, à la recherche sur les dictatures. Elle œuvre en partenariat avec des musées, des mémoriaux, des archives, des associations de victimes et des organismes de recherche, tout en soutenant des projets éducatifs au sein d’écoles et en dehors. La FSJ de Jakob Hamidi est coordonnée par l’Association internationale de chantiers de jeunes (IJGD). Sur la photo, on peut voir le jeune volontaire, devant l’« East Side Gallery ». Des artistes du monde entier ont transformé ce morceau du Mur de Berlin, de 1,3 km de long, en une grande galerie en plein air.
Protocole : Clara Görtz, Helen Sibum, photo : Stephan Pramme