Première montée des marches du festival de Cannes pour deux allemandes
Une jeune hambourgeoise fait ses débuts aux côtés de Johnny Depp. Iris Knobloch est la première présidente du festival.
Pour Pauline Pollmann, 19 ans, le Festival de cinéma international de Cannes est un rêve devenu réalité : Elle incarne la reine de France Marie Antoinette aux côtés de la star mondiale Johnny Depp dans « Jeanne du Barry ». Le drame historique au décor opulent de Maïwenn, la réalisatrice française primée, est projeté en ouverture du 76è Festival de Cannes.
Pour l’actrice montante hambourgeoise et bachelière depuis peu, Cannes représente l’apogée de sa jeune carrière. Dès l’école primaire, cette fille de producteur de télévision suit déjà des cours de théâtre et participe à des ateliers, bien que ses parents ne le voient pas d’un bon œil. Elle aurait alors été remarquée par une agence, raconte Pollmann. Celle-ci lui aurait alors proposé régulièrement des petits rôles à la télévision qui lui font alors manquer certains jours d’école. Il y a deux ans, cette agence présente Pollmann au casting vidéo du film encore confidentiel de Maïwenn. Après plusieurs sessions de casting et séjours à Paris pour des stages intensifs de langue, Pollmann est contactée par la réalisatrice, coauteure et tête d’affiche qui lui apprend qu’elle a obtenu le rôle. « Je ne savais pas quoi dire. C’était vraiment comme dans un rêve. », raconte-t-elle.
Pour la première fois dans son histoire, c’est une femme qui préside le festival de cinéma international et elle n’est même pas de nationalité française : La munichoise Iris Knobloch est à la tête des festivités jusqu’en 2025 selon la décision du Conseil d’administration. Elle a exercé pendant 25 ans des fonctions à la direction de WarnerMedia dont 15 ans à la présidence de Warner Bros. France. « En tant qu’européenne convaincue, je me suis toujours engagée au cours de ma carrière pour le cinéma, que ce soit en France mais aussi à l’international et je suis ravie de pouvoir donner le meilleur de moi afin que cet évènement international ne perde rien de son aura », a déclaré Knobloch.
Toutefois, Knobloch et Pollmann ne sont pas les seules ressortissantes allemandes présentes sur la Croisette : Thierry Frémaux, délégué général du festival, a exprimé son admiration pour deux artistes allemands en lice dans la présente compétition. L’actrice Sandra Hüller est présente dans deux films qui concourent pour la Palme d’Or. « Il s’agit d’une actrice fantastique et nous sommes heureux de la revoir ici à Cannes », a expliqué Frémaux. Hüller joue dans le film « Zone of Interest » qui traite de Rudolf Höß qui fut commandant du camp de concentration d’ Auschwitz (réalisé par Jonathan Glazer). Dans « Anatomie d’une chute » de la réalisatrice Justine Triet, Hüller incarne une mère soupçonnée de meurtre.
Frémaux, le délégué du festival, entretient également une relation particulière avec le réalisateur Wim Wenders dont le film « Perfect Days » est sélectionné pour la Palme d’Or. Wenders présente également le film documentaire en 3D « Le bruit du temps » sur l’artiste allemand contemporain Anselm Kiefer. « Wim Wenders est une personne que j’admire particulièrement », a déclaré Frémaux. La première du documentaire de Wenders se tient le 17 mai, celle de «Perfect Days » le 25.
L’Allemagne est même représentée au sein des jurys. L’actrice Paula Beer est membre du jury « Un Certain Regard ». « Je me réjouis surtout d’assister à la projection de ces 17 films et d’échanger avec mes collègues sur cette sélection particulière », a expliqué la femme de 28 ans à l’agence de presse allemande. En 2016, Beer a été récompensée pour son rôle dans le film « Frantz » lors du festival international du film de Venise par le prix du meilleur espoir. En 2020, elle reçoit l’Ours d’argent à Berlin et le prix du cinéma européen pour son rôle dans « Ondine ». (avec la dpa)