Le Conseil mondial de la biodiversité, un conseiller très demandé
Depuis 2012, le Conseil mondial de la biodiversité IPBES basé à Bonn recueille les faits scientifiques et conseille les politiques.
Sur les huit millions d’espèces présentes dans le monde, un million est menacé d’extinction. La moitié des récifs coralliens est déjà perdue. Ces chiffres proviennent du Conseil mondial de la biodiversité, officiellement « Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services » dont le secrétariat siège à Bonn. Mais malgré la pertinence de ses rapports et avertissements, la commission reste largement inconnue du grand public.
Contrairement au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC, ce n’est que maintenant que le Conseil mondial de la biodiversité prend de l’importance dans les débats publics. Les deux commissions sont issues des Nations Unies, plus précisément du Programme de l’ONU pour l’environnement UNEP, mais elles travaillent en toute indépendance et ne sont soumises à aucune influence étatique. Leur mission : Acquérir les plus récentes connaissances scientifiques et les transmettre pour que les politiques s’en servent pour élaborer des stratégies et prendre des décisions. L’IPBES et le GIEC constituent ainsi des conseils scientifiques d’ordre international.
L’IPBES existe depuis 2012
Le Conseil mondial de la biodiversité est toutefois bien plus récent que le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat : L’IPBES a été créé en 2012 tandis que le GIEC existe depuis 1998. Ce décalage reflète aussi leur position respective dans l’opinion publique : Quand les dangers liés au changement climatique sont maintenant reconnus et que les rapports du GIEC sont attendus avec fébrilité, le sujet de la biodiversité accuse un certain retard à rattraper dans la conscience collective. À ce sujet, il est clair que la crise est double et qu’il s’agit bien de deux phénomènes qui se renforcent mutuellement, que ce soit positivement ou négativement.
Une nature intacte est d’une grande aide dans la lutte contre le changement climatique
Lorsque les forêts disparaissent ou que les marais s'assèchent, de grandes quantités de CO2 s'échappent. À l’inverse, une nature intacte est la meilleure aide pour freiner le réchauffement climatique. C’est pourquoi Otto Pörtner, biologiste marin et coprésident d’un groupe de travail du GIEC, recommande que le GIEC et l’IPBES se penchent davantage sur les interactions existantes entre la biodiversité et le climat. « Nous pourrions ainsi montrer quelles sont les relations exactes entre les deux phénomènes et quelles mesures doivent être mises en œuvre. »