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Un partenariat pour des réformes

Depuis 2017, l’Allemagne soutient des pays africains avec un nouveau programme. Gerd Müller, le ministre fédéral de la Coopération pour le développement, tire un bilan.

02.01.2020
Le ministre Müller dans une usine textile en Éthiopie
Le ministre Müller dans une usine textile en Éthiopie © dpa

M. le Ministre Müller, vous misez sur des « partenariats pour des réformes » depuis la réorientation de la coopération avec l’Afrique pour son développement. Quelles conditions un pays doit-il remplir pour devenir partenaire ?

La condition première est que nos partenaires africains accomplissent eux-mêmes plus. Car l’initiative est la clé du développement. Ils doivent pour cela faire des progrès tangibles en matière de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits de l’homme et de lutte contre la corruption, progrès mesurés avec des indicateurs internationaux, ceux de la Banque mondiale par exemple. Nous proposons un partenariat approfondi aux pays qui empruntent avec nous la voie des réformes. Avec le partenariat, nous soutenons ces pays dans la création de Cours des comptes et d’administrations fiscales ou dans le secteur énergétique.

Les pays qui appliquent des réformes réussissent aussi mieux dans le domaine économique, comme le montre clairement le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale. Car personnes n’investit en l’absence de structures administratives solides et de tribunaux indépendants. Ainsi, les partenariats pour des réformes sont aussi des labels de qualité pour les partenaires et les investisseurs.

L’initiative est la clé du développement.
Le ministre de la Coopération pour le développement Gerd Müller

Vous avez récemment conclu des partenariats pour des réformes avec l’Éthiopie, le Sénégal et le Maroc. Quels sont les grands axes du travail avec ces pays ?

En Éthiopie, nous améliorons ensemble les conditions-cadres pour le secteur privé et l’agriculture. Le chef du gouvernement, le lauréat du prix Nobel de la paix Abiy Ahmed, oriente son pays vers l’économie de marché à un rythme soutenu. Nous voulons contribuer à ce que les immenses possibilités d’investissement dans les infrastructures, l’énergie ou l’agriculture puissent être saisies.

Le partenariat germano-marocain pour des réformes se concentre sur le développement du système bancaire et financier afin de pouvoir accorder plus de crédits à des conditions intéressantes aux P.M.E. Ces investissements permettent de créer des emplois pour les jeunes – qui en ont un besoin urgent.

Au Sénégal, nous travaillons sur des réformes structurelles pour un développement durable de l’économie et soutenons pour cela les réformes du droit du travail et du droit foncier ainsi que la promotion des P.M.E. et la modernisation de la formation professionnelle.

Le ministre Müller dans une casse au Ghana
Le ministre Müller dans une casse au Ghana © dpa

En 2017, la Tunisie, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont été les premiers pays à bénéficier de ce partenariat pour les réformes. Dans quels domaines ces pays ont-ils fait le plus de progrès ?

Avec notre soutien, le Ghana a quadruplé ses recettes fiscales, 900.000 habitants supplémentaires paient maintenant l’impôt. Cela indique qu’une orientation vers les réformes fonctionne.

Avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, nous travaillons aussi dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficience énergétique. La Côte d’Ivoire a par exemple adopté un plan d’électrification de tout le pays, une condition importante pour le développement du secteur privé.

En Tunisie, un bureau anti-corruption et l’Agence pour les investissements ont été créés, une banque pour promouvoir les P.M.E. a été fondée. Cela a donné des impulsions importantes à l’économie et à l’emploi. Ainsi, ces dernières années, 60.000 nouveaux emplois ont été créés.

D’autres pays peuvent-ils espérer conclure un partenariat pour les réformes ?

Les partenariats pour les réformes sont ouverts á tous les pays qui veulent emprunter avec nous la voie des réformes. Mais, pour l’instant, nous voulons recueillir les expériences faites avec les partenariats pour les réformes existants et en tirer des leçons.

Interview : Martin Orth

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