Des militants pour l’Europe
L’enjeu des élections européennes en mai.
En 2017, des dizaines de milliers de personnes surgirent sur les places publiques en Europe, des ballons bleus ornés du drapeau européen flottaient au-dessus des têtes. Des citoyennes et des citoyens se présentaient au microphone et parlaient de leurs idées pour le continent. A la fin des manifestations, on entendait l’hymne européen. Pulse of Europe, une initiative citoyenne au-dessus des partis, organisait ces rencontres. Face au vote en faveur du Brexit en 2016 et des élections qui s’annonçaient dans certains pays de l’UE, les organisateurs voulaient lancer un signal en faveur de la pérennité d’une Europe unie. Ils sont aujourd’hui de retour dans la rue car les élections européennes se tiendront fin mai dans tous les pays de l’UE.
De l’importance des élections européennes en 2019
Stephanie Hartung est l’une des militantes qui s’est remise en mouvement. « C’est une élection européenne déterminante », dit ce membre de la direction de Pulse of Europe. « Cette fois, il ne s’agit pas seulement de savoir comment sera composé le Parlement européen. » Les partis populistes de droite ne cachent pas leur intention de démanteler le Parlement. « On ne peut ne pas réagir face à ce scénario », dit Mme Hartung.
Avec ses camarades de Pulse of Europe, elle voudrait surtout provoquer une forte participation aux élections européennes de 2019. Lors des élections précédentes, cette participation s’élevait à un peu moins de 50 % en Allemagne. Cette fois, l’initiative citoyenne veut contribuer à relever ce pourcentage. « Si nous parvenons à faire comprendre l’importance des élections européennes, je crois qu’une majorité de citoyens votera pour la pérennité de l’UE », dit-elle.
L’initiative citoyenne organise aujourd’hui bien plus que des manifestations. Ses acteurs se rendent dans les écoles pour discuter avec les jeunes sur la manière dont l’UE devrait aborder des sujets comme la protection du climat, les migrations ou les questions sociales. Ils ne représentent pas une position homogène sur les différents sujets mais ils s’accordent sur un dénominateur commun : pérenniser l’Union européenne pour la réformer.
Les Parlements maison : la participation des citoyens européens
Les acteurs de Pulse of Europe veulent par exemple provoquer des discussions sur les réformes avec des « Parlements maison », un format élaboré par l’initiative avec leur partenaire Democracy International. Des citoyens invitent des amis et des connaissances chez eux pour discuter d’un grand sujet de la politique européenne. Ils envoient ensuite leurs idées et leurs opinions à Pulse of Europe. De là, elles sont directement envoyées aux décideurs politiques qui se soumettent à la discussion.
Au premier round, plus de 1.000 personnes ont participé à ces Parlements maison. Certaines d’entre elles allèrent ensuite à Berlin pour discuter de la politique extérieure européenne avec Michael Roth, le ministre d’Etat chargé de l’Europe au ministère fédéral des Affaires étrangères. Les Parlements maison entameront bientôt un deuxième round, mobilisant ainsi les citoyens pour les élections européennes.
A côté de son travail à temps plein, Stephanie Hartung considère comme tout naturel son engagement bénévole en faveur de l’initiative européenne. « Il y va pour nous de rien moins que de la pérennité du projet de paix le plus réussi de l’histoire moderne », dit-elle. Il s’agit maintenant de défendre la démocratie et la liberté d’expression en Europe. « Je ne voudrais pas qu’on me reproche plus tard d’avoir raté un moment historique. »
Ce qui pourrait démocratiser l’Europe
L‘Europe joue aussi depuis longtemps un rôle éminent dans la vie de Damian Boeselager. Après sa licence, il a parcouru tout le continent avec des amis et interrogé les gens sur leur vision pour l’Europe. Plus tard, pendant ses études de master en administration publique, il décida de fonder le premier parti paneuropéen avec un ami italien et une amie française. Ils créèrent « Volt » et veulent se présenter dans le plus grand nombre de pays possible lors des élections européennes.
Boeselager attend de ces élections une décision déterminante sur l’orientation que prendra l’Europe. Doit-on conserver l’UE ? C’est de cela qu’il s’agira. Le jeune Allemand voit surtout un besoin de réforme dans les institutions de l’UE. « Jusqu’à présent, elles sont encore loin de fonctionner démocratiquement », dit Boeselager. S’il en allait selon ses désirs et ceux de ses compagnons à « Volt », les citoyens de chaque pays devraient élire directement les députés au Parlement européen. On ne peut jusque-là voter que pour la liste d’un parti. En outre, pour renforcer le Parlement européen, celui-ci devrait avoir un droit d‘initiative dans le processus législatif. A ce jour, seule la Commission européenne détient ce droit. « Je pense que cela rapprocherait l’UE des citoyens », dit Boeselager.
Résoudre ensemble les problèmes dans l’UE
Avec ses camarades, il ne souhaite pas transférer de toute force des compétences à l’UE, explique-t-il. Mais il y a des problèmes que l’on peut effectivement mieux résoudre au niveau européen, les migrations, le changement climatique ou le chômage des jeunes, par exemple. Boeselager s’inquiète de l’impact du fort taux de chômage chez les jeunes Européens, en Espagne par exemple. « On ne peut pas l’accepter. » Les pays européens devraient coopérer plus étroitement sur ce thème. « Il y a nombre d’idées dans les différents pays sur ce que l’on pourrait mieux faire en la matière. » Sa devise, ce sont les échanges afin de trouver de nouvelles solutions communes pour l’Europe.
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