Permettre un changement de perspective

Mme Sahay, le Journalists Network veut accroître les compétences en politique étrangère dans les médias germanophones et ceux des pays partenaires. Comment y parvenez-vous ?
Surtout en organisant des voyages à l’étranger à des fins de recherches pour les acteurs des médias allemands. En général, entre 10 et 12 journalistes âgés de 20 à 40 ans y participent. Nous trouvons extrêmement important que nos jeunes confrères et consœurs, notamment, découvrent comment on pense et on travaille dans d’autres pays et quels sont les défis à relever. Grâce à nos contacts sur place, nous permettons des changements de perspectives. Ainsi, nous étions en Inde avant la tenue des élections et avons accompagné la campagne électorale avec un journaliste local.

En général, les journalistes veulent avoir un accès exclusif à l’information. Un groupe n’est-il pas un inconvénient ?
Seulement au premier abord. Notre expérience montre que faire des recherches et réfléchir ensemble peut être un avantage. La collaboration est le grand atout de nos voyages et c’est l’avenir du journalisme. De grandes recherches d’investigation, comme dernièrement les « Pandora Papers », vivent de la coopération. Et les grands thèmes de notre époque comme le climat ou les migrations sont également transnationaux. Nous permettons en outre d’échanger sur la situation du journalisme même. Les journalistes connaissent tous les mêmes développements dans le monde – avec par exemple la numérisation croissante ou l’influence des fake news – mais les réponses sont différentes.

Ces échanges persistent-ils après le voyage ?
Très souvent. Nous contribuons à la création de réseaux en organisant par exemple des entretiens approfondis avec des confrères et des consœurs de différents pays. Récemment, un journaliste afghan en exil nous a parlé de la situation en Afghanistan. 

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