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L’éducation pour tous

Dans le monde entier des centaines de millions de personnes n’ont pas accès à l’éducation. Des initiatives allemandes veulent y remédier.

Clara Krug, 29.08.2024
L'éducation par l’inclusion : les écoles apportent une contribution importante
L'éducation par l’inclusion : les écoles apportent une contribution importante © dpa

L’objectif est ambitieux. D'ici 2030, tous les habitants de la planète devraient avoir accès à l'éducation – à une éducation qui n’exclut personne, qui donne à tous les mêmes chances et qui est de grande qualité.

La communauté internationale qui a formulé cet objectif en 2015 en le plaçant à l’Agenda mondial pour le développement durable en est encore loin. C’est ce qui ressort du Rapport mondial sur l'éducation de l’UNESCO paru fin juillet 2023. Selon ce rapport, en 2023, environ 250 millions d’enfants, d'adolescentsw et de jeunes n'ont pas été scolarisés. Il y a toutefois une bonne nouvelle : ce nombre a diminué depuis le début du millénaire. A l’époque, ils étaient encore plus de 350 millions.  

Une exclusion à de nombreux niveaux

Selon le rapport, en plus des jeunes, des millions de personnes sont également exclues du système éducatif du fait de leur origine, leur identité ou d’un handicap et elles sont particulièrement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19. Dans le monde entier, le plus grand obstacle à la réussite scolaire reste la pauvreté.

Le rapport souligne que la pauvreté affecte la fréquentation, l'obtention d'un diplôme et les opportunités d’apprentissage. Malgré les progrès réalisés en matière de réduction de l'extrême pauvreté, particulièrement en Asie, cela touche un adulte sur dix et un enfant sur cinq – en Afrique subsaharienne c’est même un enfant sur deux.   

L’école pour tous

En Allemagne, beaucoup de choses ont déjà été réalisées a déclaré Walter Hirche, membre du conseil d’administration de la Commission allemande de l’UNESCO et a ajouté « mais la majorité des enfants et des adolescents ayant des besoins éducatifs spéciaux continuent à apprendre en étant séparés au lieu de suivre les cours des écoles d’enseignement général. Nous devons changer cela ».

Apprendre ensemble est une priorité pour les écoles inclusives
Apprendre ensemble est une priorité pour les écoles inclusives © dpa

En Allemagne, par exemple, l’école polyvalente (Gesamtschule) Marie Kahle à Bonn en Rhénanie du Nord-Westphalie apporte une contribution exemplaire à une meilleure inclusion scolaire. Chaque matin à 9.15 heures, au début de la seconde heure de classe, les couloirs de l'école sont très animés : les élèves peuvent alors choisir une classe et une forme d'enseignement. Anglais ou maths ? Avec la copine A ou le copain B ? Avec le professeur Y ou la professeure Z ? Les quelque 900 élèves décident eux-mêmes.

Ils apprennent selon le « Plan Dalton », un concept qui leur permet de travailler à leur propre rythme et de choisir la salle de classe, la matière ainsi que leurs partenaires d’apprentissage. L’école enseigne selon cette méthode, en deux blocs d’apprentissage par jour. En plus des leçons conventionnelles, les enfants peuvent gérer eux-mêmes leur temps pour faire les exercices de manière autonome. L'avantage : les élèves travaillent en étant indépendants, reçoivent un soutien individuel et peuvent s'isoler si nécessaire.  

Le Plan Dalton pour apprendre avec davantage de liberté

Selon Sabine Kreutzer, directrice de l’école polyvalente Marie Kathe, «avec le concept Dalton, nous permettons consciemment aux élèves de décider de ne pas travailler. Nous avons même une pièce pour cela, l' "Interludium". Nous constatons qu’il est plus facile d’accepter quelque chose que l’on peut aussi refuser. Nous le remarquons aussi en ce qui nous concerne. »

L’inclusion pendant les cours de sport
L’inclusion pendant les cours de sport © dpa

L’école a été reconnue par l’UNESCO comme pionnière en matière d’éducation inclusive. Pour leur approche, Sabine Kreutzer et son équipe ont également reçu le Prix Jakob Muth en 2019. Avec ce prix, la fondation Bertelsmann, en collaboration avec le gouvernement allemand  et la Commission allemande de l’UNESCO, rend hommage  aux écoles qui s’engagent tout particulièrement au profit de l'inclusion.

Apprendre sans limites

En Allemagne, l'éducation doit de plus en plus se faire en dehors des salles de classe. Le programme « Kultur macht stark. Bündnisse für Bildung » (La culture rend fort. Des alliances pour l'éducation) du ministère fédéral de l’Education et de la Recherche (BMBF) soutient des projets extrascolaires d’éducation culturelle. Dans le cadre d’un projet créatif d'un an, par exemple, des jeunes d’Idar-Oberstein, ville connue pour sa production de pierres précieuses et de bijoux, se sont penchés sur les traditions artisanales de leur région. A Munich, un projet pour les vacances ayant comme devise « Schnitzeljagd trifft Smartphone » (la rencontre du jeu de piste et du smartphone) a permis aux enfants de découvrir les possibilités créatives de la technologie numérique tout en explorant leur environnement de manière ludique.  

Le Centre de coordination pour la formation et la migration ( Koordinierungsstelle Ausbildung und Migration, KAUSA) s’adresse à des personnes issues de l’immigration. L'initiative du BMBF soutient la formation en alternance dans les entreprise pour les migrants et les réfugiés.

Dans d’autres pays également, l’UNESCO a constaté des approches innovantes pour davantage d’inclusion dans l'éducation. A Cuba, au Malawi et en Ukraine, par exemple, il existe des centres de compétence qui apportent une aide aux écoles d’enseignement général pour enseigner à des enfants ayant des besoins particuliers. De plus, la Gambie, la Nouvelle-Zélande et les îles Samoa font appel à des enseignants qui se déplacent pour enseigner à des groupes défavorisés.

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