Les Norvégiens sont en tête des trajets « électrifiés »
deutschland.de s’interroge sur l’aspect que prendra la mobilité demain: Les recettes tirées de la vente de combustibles fossiles financent l’électromobilité.
A Oslo, la capitale de la Norvège, on comprend d’emblée l’envergure de l’électromobilité. On y voit partout des places de parking gratuites avec des bornes de rechargement pour les voitures électriques – et elles sont très utilisées. Les Norvégiens passent à un rythme beaucoup plus soutenu qu’ailleurs dans le monde des véhicules à essence ou à diesel à une conduite exempte d’émission de CO2. Au premier trimestre 2019, les véhicules électriques représentaient déjà 61 % des achats de nouvelles voitures. En Chine, le plus grand marché automobile au monde, ce pourcentage était de 4,7 %, et de seulement 2,6 % dans ce pays de la voiture qu’est l’Allemagne.
En 2025, les moteurs à combustion seront interdits
Au pays des fjords, les véhicules à essence ou à diesel ne seront plus immatriculés dès 2025. Des subventions publiques sont à l’origine de l’étonnante avance des Scandinaves en matière de circulation routière sans émission. Depuis 2011, une large gamme d‘incitations s‘est avérée irrésistible pour un nombre toujours croissant d’habitants : l’exemption de la TVA et d’une taxe à l’achat typiquement norvégienne ont même rendu les versions électriques de voitures standards de classe moyenne légèrement moins chères que les véhicules à essence comparables. La différence est même encore plus sensible avec les SUV. A cela viennent s’ajouter l’exemption de la vignette, le parking gratuit, notamment dans les centres-villes, et des bornes de rechargement gratuites. Le péage pour circuler dans les centres-villes, très répandu en Norvège, est également supprimé pour les conducteurs d’une voiture électrique. Ils peuvent utiliser la voie des bus et emprunter gratuitement les bacs des innombrables fjords.
L’Etat subventionne fortement l’électromobilité
Si la réussite de cette conception de la mobilité est aussi évidente, c’est aussi en raison de la richesse de la Norvège, issue de ses réserves de gaz et de pétrole dans la mer du Nord. Les recettes fiscales qui en résultent sont surtout destinées au paiement des futures pensions de vieillesse. Le pays est néanmoins riche et a tellement augmenté la prospérité de ses habitants que l’on y voit les très onéreuses voitures électriques de la firme américaine Tesla plus que partout ailleurs dans le monde.
Or ce soutien à l‘électromobilité a son prix car il est massif et a privé l’Etat de recettes d’un montant beaucoup plus élevé qu’on ne le pensait. « Les subventions n’étaient pensées que comme une incitation », dit le gouvernement qui réintroduit progressivement le péage et le parking payant et diminue les rabais, mais dans une moindre mesure. Nombre de conducteurs ayant passé à la voiture électrique sont également mécontents que le nombre de bornes de rechargement n’augmente pas au même rythme que celui des voitures électriques.
L’enseignement que l’on en tire ?
L‘électromobilité est chère, elle a son prix. Si un pays peut le payer, les choses évoluent très vite.
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