Les fêtes créent un sentiment d‘appartenance
Comment fait-on la fête dans les Länder ? Ce que les feux de plage et le carnaval ont en commun : les fêtes, les festivals et les traditions en Allemagne.
En Allemagne, il existe plusieurs façons de chasser l’hiver : sur les îles de la mer du Nord comme Sylt ou Amrun, on fait des feux sur la plage appelés « Biikebrennen ». En Rhénanie -du-Nord-Westphalie, les défilés de carnaval bruyants et colorés avec des lancers de bonbons et aux cris de « alaaf » sont censés faire fuir les démons de l’hiver. Il n’est pas comparable au carnaval souabe-alémanique, « Fastnacht », qui est fêté par exemple dans le Bade-Wurtemberg de manière bien plus inquiétante avec des masques en bois effrayants. Aussi différentes soient-elles, toutes ces coutumes ont un point commun : ce sont des fêtes importantes dans leur région qui rassemblent les gens depuis toujours. En tant que telles, elles sont reconnues patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.
« Sous le terme de patrimoine immatériel, nous protégeons et préservons les coutumes, les anciennes techniques artisanales tout comme le savoir » explique Miles Spohr, directeur de l’association UNESCO-Welterbestätten Deutschland e.V. Entre-temps, le répertoire national comprend 131 inscriptions. « Nous encourageons ainsi la visibilité et le développement des particularités culturelles des régions. Nous contribuons donc très fortement et durablement au maintien des identités régionales » ajoute Spohr.
FLes fêtes marquent l’identité régionalete
En effet, peu de choses marquent autant l’identité nationale qu’une fête commune, car il s’agit moins véritablement de chasser l’hiver par des feux sur la plage, de fêter le carnaval que de le faire ensemble. Une étude effectuée par 15 universités internationales sous la direction de l’université d’Oxford a montré que les rituels lient les gens. La conclusion : les rituels créent un sentiment d’appartenance unique.
La fête du port de Hambourg et un faux document
Il n ‘est donc pas étonnant que certaines communautés organisent leurs fêtes de manière spontanée : Hambourg par exemple, pour fêter l’anniversaire de son port. Ce n’est que depuis 1977 que la ville hanséatique célèbre chaque année une charte de l’empereur Barberousse datée du 7 mai 1189 et accordant la franchise de droits de douane aux navires dans le port de Hambourg. Bien que le document soit probablement un faux, début mai 2023, environ un million de personnes sont à nouveau attendues pour fêter officiellement le 834e anniversaire du port de Hambourg.
La force des fêtes et des rituels réside précisément dans le fait qu’ils ne reposent pas de manière rigide sur des événements historiques. Ils peuvent au contraire être adaptés facilement aux époques et aux besoins. Le « Schaffermahlzeit » de Brême en est un exemple. Le traditionnel repas d’adieu des commerçants et des armateurs avec leurs capitaines à la fin de l’hiver a eu lieu depuis 1545, toujours selon les mêmes règles. Jusqu’à ce qu’une règle soit modifiée en 2020 : depuis lors, les femmes sont également invitées au « Schaffermahlzeit ».
FL’exportation des fêtes : les marchés de Noël dans le monde entierste
Un changement montre que le sentiment d’appartenantce lié aux rituels est extensible. Même pour la plus grande fête bavaroise, l’Oktoberfest de Munich, un cinquième des visiteurs vient désormais de l’étranger. Certaines fêtes et rituels sont devenus des succès d’exportation : des marchés de Noël allemands existent entre-temps en Angleterre, en Italie et même à Shangaï et chaque année des milliers de personnes et l’« America’s largest Oktoberfest » dans l’Ohio reçoit la visite de milliers de personnes. Nous n’avons jamais assez de fêtes et de rituels.
