S’installer en Allemagne
Karamba Diaby parle de son parcours vers l’Allemagne et dit comment l’intégration réussit.
Grâce à une bourse, il est venu dans les années 1980 du Sénégal en RDA et a passé un doctorat dont le thème était les jardins ouvriers. Aujourd’hui, Karamba Diary est le premier noir, en tant membre partie du SPD, à siéger au Bundestag. Il nous a parlé de son parcours vers l’Allemagne et de la façon, selon lui, de réussir l’intégration.
« Lors d’une interview on m’a demandé si j’avais dû m’installer deux fois en Allemagne. Une question qui est judicieuse et à laquelle j’ai répondu affirmativement. En effet, lorsque, en automne 1985, je suis arrivé du Sénégal à Berlin-Est, l’Allemagne était divisée. J’ai fait une partie de mes études de chimie à Halle (Saale) – c’est à dire dans la RDA d’alors. Comme tous les étudiants étrangers vivaient dans des foyers, nous avions peu de contact avec la population locale. Par la suite, avant et après la chute du Mur, le pays qui m’avait accueilli pour mes études a disparu peu à peu. Alors que les gens criaient « Wir sind das Volk » (nous sommes le peuple), je me demandais si je faisais partie de ce « peuple ». A cela s’ajoutait que j’ignorais si je pourrais poursuivre mes études. L’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) a finalement supporté les coûts d’une bourse de sorte que j’ai pu terminer mes études en République fédérale d’Allemagne et passer un doctorat en géoécologie – et donc m’installer pour la seconde fois.
Apprendre la langue
En 1985, il y avait heureusement la possibilité de suivre pendant neuf mois des cours de langue à Leipzig avant d’aller à l’université Martin Luther Halle-Wittenberg. Le cours de langue a été important pour moi. D’une part, il m’a servi de base pour suivre les cours, d’autre part, il m’a donné la possibilité de communiquer avec des gens de mon entourage et de me faire des amis.
Etre curieux
Pour s’installer, il est important d’être curieux en ce qui concerne le pays, ses habitants et la culture. Si l’on ne pose pas de questions et ne va pas vers les gens, il est difficile de faire partie de la société. D’autre part, il faut être curieux des gens vivant où l’on s’installe. Il faut donc un intérêt réciproque et bienveillant. Lorsque j’ai rédigé ma thèse de doctorat sur la pollution de métaux lourds dans les jardins ouvriers de Halle et y ai passé beaucoup de temps, les gens me demandaient si j’avais une famille, si elle était avec moi et ce que je voulais faire après mes études. Ils s’intéressaient à moi et moi à eux. Cela a donné l’occasion de conversations, de discussions et ensuite d’amitié.
Engagement citoyen
Pendant mes études universitaires au Sénégal et par la suite en RDA et dans la République fédérale d’Allemagne, je me suis engagé dans la vie publique. J’ai, entre entres, présidé le comité international d’étudiants et, jusqu’à la chute du Mur, j’ai représenté les intérêts de tous les étudiants étrangers à mon université de Halle. Après, je mes suis engagé au sein de différentes organisations à but non lucratif dans le domaine de l’éducation et de la politique de la jeunesse, de la diversité et des droits de l’homme. Je crois que l’engagement au profit d’autres personnes permet de s’intégrer plus facilement. L’engagement commun permet de mieux connaître le pays et les gens, de nouer des contacts et d’apprendre plus rapidement la langue. Des facteurs qui facilitent durablement l’intégration. »
Avec Karamba au Bundestag
Dans de nombreuses interviews, Karamba Diaby a parlé de sa vie passionnante. On peut la découvrir dans son livre Mit Karamba in den Bundestag (Avec Karamba au Bundestag) paru en octobre 2016 aux éditions Hoffmann und Campe. Diaby y parle du Sénégal, le pays où il est né, de sa vie en RDA et dans l’Allemagne réunifiée. Et aussi de sa vision d’une société ouverte et porteuse d’avenir. Avec humour, Karamba Diaby bouscule quelques préjugés.
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