Echapper au milieu urbain
L'écrivaine Juli Zeh vit dans un village dans le Brandebourg, loin de la scène culturelle berlinoise. Et c'est très bien ainsi, dit-elle.
Juli Zeh, écrivaine et juriste est connue pour ses fortes opinions dans les débats sociopolitiques ; avec son roman « Brandebourg », elle a même érigé un monument à la province. Depuis près de 15 ans, elle vit dans un petit village du Brandebourg. Alors que, dans son roman « Brandebourg », la société villageoise paraît plutôt tendue, l'auteure apprécie personnellement la vie à la campagne. Dans une courte interview accordée à deutschland.de, elle en explique les raisons - et ce qui fait néanmoins défaut.
Madame Zeh, vous avez dit un jour que le déménagement de Leipzig à la campagne a été pour vous « une libération ». Dans quelle mesure ?
D’une part, j’ai ici de nombreuses possibilités d’épanouissement, c’est-à-dire davantage de liberté pour mes enfants et mes animaux. D’autre part, j'ai quitté la bulle du milieu urbain-académique. Ici, je fais la connaissance de gens et je me fais des amis que je n’aurais jamais rencontrés en ville, car on n’y fait que s'y croiser.
Certaines personnes pourraient penser que, en tant que créateur, il « faut être » à Berlin - à proximité d’autres artistes, de maisons d’édition, de réseaux. Comment réussit-on, dans le Brandebourg, à ne pas se sentir coupé du milieu culturel ?
Ici, je me sens même assez coupée du milieu culturel – et cela a de gros avantages. J'ai plus de temps pour écrire. En outre, je n'écris pas pour le milieu culturel mais pour des gens « normaux ». C’est donc bien de participer aussi à la vie normale.
En Allemagne - comme dans de nombreux autres pays - les grandes villes ont un attrait énorme. Mais les villes moyennes ont aussi le vent en poupe; il est plus rare d'aller s'installer dans un village. Comment la vie à la campagne pourrait-elle redevenir attrayante ?
Le problème, en province, est le grand manque d’infrastructure. Il y a trop peu d’écoles, de médecins, de bus et de trains régionaux. Cela rend la vie très difficile. Il est urgent de changer les choses pour que l’Allemagne puisse partout devenir habitable.
Interview: Helen Sibum
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