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Baerbock rappelle l’injustice du colonialisme allemand

140e anniversaire de la Conférence de Berlin sur le Congo : la ministre des Affaires étrangères Baerbock demande une meilleure représentation de l’Afrique. 

14.11.2024
Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères
Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères © pa/dpa

Berlin (d.de) - À l’occasion du 140e anniversaire de la Conférence de Berlin sur le Congo, Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères a rappelé la responsabilité historique de l’Allemagne pour son passé colonial. « Nous ne pouvons pas effacer ce passé. Mais nous pouvons travailler ensemble à un avenir meilleur. Pour cela, il est décisif de nommer et de reconnaître l’injustice », a écrit Baerbock dans une tribune publiée dans le quotidien « Frankfurter Rundschau ». « Expier, ce n’est pas seulement demander pardon, c’est aussi faire mieux, plus juste, à l’avenir », a expliqué Baerbock. C’est pourquoi l’Allemagne soutient la demande des États africains « d’être représentés de manière appropriée à l’international – que ce soit dans le G20, dans les institutions financières internationales ou dans le Conseil de sécurité de l’ONU. » 

Lors de la Conférence de Berlin sur le Congo, entre le 15 novembre 1884 et le 26 février 1885, des représentants de 13 États européens ainsi que des États-Unis et de l’Empire ottoman s’étaient répartis l’Afrique à l’invitation de l’Empire allemand. Les Africains n’avaient pas été invités.  

« La politique coloniale allemande était marquée par l’injustice, la violence et le racisme. Elle a conduit à des guerres d’extermination dans l’ancien Sud-Ouest africain allemand, au génocide des Herero et des Nama, pour lequel notre pays porte une responsabilité historique », a écrit Baerbock. Mais elle a également fait référence aux nombreux efforts de l’Allemagne pour reconnaître et réparer les injustices commises, dans la mesure où cela est possible aujourd’hui. Ainsi, lors de son voyage en Tanzanie en 2023, le président allemand Frank-Walter Steinmeier « a demandé pardon pour les atrocités commises lors de la répression de l’insurrection Maji-Maji dans l’ancienne colonie d’Afrique de l’Est allemande ». L’Allemagne porte également la responsabilité historique des « guerres d’extermination dans l’ancien Sud-Ouest africain allemand, pour le génocide des Herero et des Nama ». Le président allemand l’avait fait savoir lors de ses voyages en Tanzanie et en Namibie, tout comme la ministre d’État au ministère des Affaires étrangères, Katja Keul.  

Pour l’Allemagne, assumer ses responsabilités signifie restituer les biens culturels volés, comme les bronzes du Bénin au Nigeria ou traiter avec dignité les plus de 16 000 ossements humains conservés dans les collections publiques, qui ont été apportés en Allemagne à l’époque coloniale. Le gouvernement fédéral soutient à la fois le recensement des collections dans les musées allemands et la recherche de leur origine. Le ministère des Affaires étrangères a mis en place un programme de bourses de recherche intitulé « German Colonial Rule - Scholarship Programme for Cooperative Research » et a fait enquêter sur sa propre implication dans le colonialisme. En outre, le ministère des Affaires étrangères lance fin novembre une série de dialogues intitulée « Le travail de mémoire colonial en dialogue avec la société civile ». 

140 ans après la conférence de Berlin sur le Congo, il s’agit de « construire des partenariats basés sur la confiance » a écrit Baerbock : « Pour comprendre notre passé. Et travailler sur notre avenir commun. »