Les femmes et les métiers de l’informatique
Pourquoi si peu de femmes font des études d’informatique ? Quelques bonnes idées pour que cela change.
Friederike Fischer n’a jamais été particulièrement fan des ordinateurs. Mais la jeune femme de 23 ans aimait déjà les mathématiques au lycée. Après son bac, elle ne savait toutefois pas vers quelles études s’orienter. Elle a fini par choisir le cursus d’informatique technique à l’université technique de Berlin. Un choix inhabituel : « au début, nous n’étions que cinq étudiantes – sur 100 étudiants au premier semestre. »
Fischer se spécialise actuellement en robotique. En Allemagne, des femmes comme elle sont encore rares. Peu de bachelières envisagent de travailler dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). La conséquence : en 2015, les entreprises de TIC allemandes ne comptaient que 15 pour cent de femmes. Les femmes sont aussi sous-représentées pour ce qui est de la création de start ups.
Nombreuses initiatives
Comment cela peut-il changer? Depuis des années, la politique, les instituts de recherche et les écoles font des efforts pour attirer davantage de jeunes femmes. Il existe des initiatives nationales telles que Komm, mach MINT, en faveur des mathématiques, de l’ingénierie et des sciences naturelles ou des réseaux pour faire carrière, comme Femtec. L’organisation interprofessionnelle Bitkom a lancé le projet Role Models. « Les exemples du succès de créatrices d’entreprise, de conseillères, de scientifiques et de spécialistes TIC dans le domaine du numérique doivent encourager de jeunes femmes à opter pour une carrières dans des professions de TIC » explique un porte-parole.
40.000 emplois à pourvoir
Les perspectives de carrière en Allemagne, site de high tech, sont excellentes. Quelque 40 000 postes sont actuellement à pourvoir dans le domaine des TIC. Il y a un besoin urgent de jeunes professionnelles. Cependant, la part de femmes au premier semestre d’études en informatique augmente lentement – elle est actuellement d’environ 25 pour cent. Certaines étudiantes choisissent sciemment un cursus sans étudiants masculins. En Allemagne, six cursus proches de l’informatique s’adressent uniquement aux femmes. L’école supérieure de technique et d’économie (Hochschule für Technik und Wirtschaft) à Berlin accueille l’un d’eux. Elle souligne qu’aucune connaissance en TIC n’est nécessaire pour s’inscrire à ce cursus.
Surmonter les réticences
Le manque de connaissances, par exemple en programmation, est l’une des raisons pour lesquelles beaucoup de femmes n’osent pas faire de telles études – même si elles sont bonnes en mathématiques et en logique. C’est pourquoi de nombreuses initiatives s’emploient à faire surmonter ces réticences. Le Rails Girls Berlin, un réseau de bénévoles, offre des ateliers de programmation gratuits pour les femmes. Les places sont prises d’assaut. « Et de nouvelles initiatives voient sans cesse le jour, surtout à Berlin ». déclare l’instructrice Laura Laugwitz.