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Opportunités professionnelles dans le pays voisin

L’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) permet à des jeunes de travailler à l’étranger. Deux jeunes femmes travaillant dans le secteur de l’édition nous informent.

Autorin_Katja PetrovicKatja Petrovic, 17.01.2025
Paris est très apprécié chez les jeunes Allemandes et Allemands.
Paris est très apprécié chez les jeunes Allemandes et Allemands. © shutterstock

Lorsque Hannah Sandvoss se rend à 9 h 30 dans son bureau parisien situé au beau milieu du quartier chic de l’édition, Saint-Germain-des-Prés, elle est souvent l’une des premières à arriver. « En Allemagne, on commence tout simplement à travailler un peu plus tôt qu’en France », explique cette jeune femme de 27 ans originaire de Hanau, à proximité de Francfort. Elle vit à Paris depuis près de dix ans et cela fait deux ans qu’elle travaille au Bureau international de l’édition française (BIEF), une structure associative française d’éditeurs qui organise des programmes de réseautage international dans le secteur du livre. Il s’agit de son premier véritable emploi, et dans la ville de ses rêves, Paris. « Quiconque veut travailler dans le secteur culturel français doit tout simplement se rendre à Paris ; et la France a toujours été mon pays. J’y étais chaque année avec ma famille pour les vacances d’été ; il était donc évident que j’apprenne le français à l’école. »

Hannah Sandvoss
Hannah Sandvoss © privat

Juste après le baccalauréat, Hannah s’était rendue à Paris, où elle avait obtenu un master franco-allemand en gestion culturelle. Cela lui avait permis d’effectuer un stage au BIEF ; il était rapidement clair que non seulement elle voulait y rester, mais aussi que ses collègues souhaitaient continuer à travailler avec elle. Jusqu’à ce qu’elle soit embauchée, des mois d’attente dans l’inquiétude se sont écoulés. « J’étais sur des charbons ardents », se souvient Hannah.

L’OFAJ soutient chaque année 8 000 rencontres

Si, en France, l’entrée dans la vie professionnelle s’est finalement déroulée quasiment sans encombre, c’est grâce au programme « Travail chez le Partenaire » de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ). Dans le but de permettre à de jeunes Français et Allemands âgés de 18 à 30 ans d’acquérir une première expérience professionnelle de durée plus ou moins longue dans le pays voisin, l’OFAJ subventionne pendant un an des emplois à hauteur de 900 euros mensuels. En 2024, 37 associations, fédérations et institutions françaises et allemandes des secteurs de la culture, du sport et du social en ont bénéficié : un gain pour tous les participants. « Les emplois que nous soutenons doivent comporter au moins 30 heures par semaine et les établissements paient souvent plus que le salaire minimum requis. De même, ces derniers s’engagent à assurer un suivi intensif des participants », précise Noëlle Marceaux, qui s’occupe du programme à l’OFAJ. Créé en 1963 dans le cadre du Traité de l’Élysée, l’OFAJ soutient chaque année environ 8 000 rencontres, allant des écoliers et collégiens aux personnes en début de carrière.

En tant que chef de projet chez son employeur parisien, Hannah Sandvoss est responsable de deux programmes franco-allemands : l’un pour de jeunes collaborateurs de maisons d’édition et l’autre pour de jeunes traducteurs littéraires venant d’Allemagne, de France, de Suisse et d’Autriche. Elle en est responsable de manière autonome, depuis le budget jusqu’à l’organisation du contenu en passant par la sélection des participants, tout en étant assistée par des collègues expérimentés. 

La Foire du livre de Francfort comme partenaire

Le partenaire de ces deux programmes d’édition franco-allemands est la Foire du livre de Francfort. C’est également dans le cadre d’un contrat « Travail chez le Partenaire » que la Parisienne Mathilde Lagadu-Cleyn travaille pour la Foire. Lorsque Mathilde découvrit l’appel d’offres sur le site de l’OFAJ, elle n’a pas hésité une seconde : « La Foire du livre de Francfort est la plus grande au monde et je savais que cela m’ouvrirait beaucoup de portes », déclare la jeune femme de 26 ans qui, après des études de sciences politiques, a enchaîné avec un master en écriture créative.

Mathilde Lagadu-Cleyn
Mathilde Lagadu-Cleyn © Marc Jacquemin

Bien que titulaire d’un baccalauréat franco-allemand et ayant déjà vécu un certain temps à Cologne et à Dresde, Mathilde Lagadu-Cleyn n’était pas sûre que ses connaissances en allemand allaient suffire. « J’avais peur de passer à côté de détails importants, mais mes collègues étaient très ouverts. Ce qui est génial avec le programme ‹ Travail chez le Partenaire ›, c’est que tout le monde sait que je suis française et que mon allemand n’est pas parfait. » 

Établir de précieux contacts

Mathilde dit que cette année était le meilleur tremplin de sa vie professionnelle. Elle a tout de suite eu beaucoup de responsabilités, même au-delà des programmes franco-allemands. L’organisation du stand allemand à la Foire internationale du livre de Varsovie a ainsi été pour elle un grand moment. « J’adore mettre en contact les auteurs, les éditeurs et les lecteurs et j’aimerais absolument rester dans le domaine de l’événementiel interculturel. » Le contrat de Mathilde expire fin janvier, mais elle a déjà trouvé un nouvel emploi au festival littéraire « Le Marathon des mots » à Toulouse. En parallèle, elle écrit des romans, des livres pour enfants et pour adolescents qu’elle espère pouvoir publier bientôt. Pour cela aussi, elle a pu établir pendant son séjour à Francfort de précieux contacts.

Il en va de même pour la plupart des diplômés du programme « Travail chez le Partenaire ». En 2023, douze Français et quatorze jeunes Allemands y ont participé. Dix d’entre eux ont obtenu par la suite un contrat de travail à durée indéterminée, sept un emploi à durée déterminée, pour la plupart dans le lieu où ils ont suivi leur programme. Au total, treize participants sont restés dans le pays voisin. Pour Hannah Sandvoss aussi, le rêve est devenu réalité : directement après le programme, elle a obtenu un contrat de travail à durée indéterminée au BIEF et restera à Paris pour les prochaines années.