Une culture inclusive, des artistes forts
Trois exemples issus du cinéma, des arts visuels et de l’opéra montrent comment la culture inclusive est conçue en Allemagne.
Cinéastes : nouvelle fonction de recherche sur le portail de casting du cinéma allemand
Seuls 0,4 pour cent des protagonistes et acteurs principaux de la télévision allemande ont un handicap visible ; c’est ce que révèle en 2021 une étude de la fondation MaLisa. Dans leurs rôles, ces protagonistes et acteurs sont souvent réduits à leur handicap. Pourtant, en Allemagne, cinq pour cent de la population vit avec un handicap visible. En avril 2023, le célèbre portail de casting Filmmakers a mis en place une fonction de filtrage et de recherche correspondante. Désormais, les actrices et acteurs peuvent insérer dans leur profil des indications sur leur handicap et contrôler de manière sélective comment ces informations peuvent être utilisées dans le casting. Jan Kampmann, acteur paraplégique, déclare : « Cette nouvelle fonction comble une lacune importante ; cela assure une meilleure visibilité. »
ART CRU : Faire la lumière sur l’art outsider
Dans le domaine des arts visuels, le regard porté sur la créativité des personnes diminuées a une longue tradition. Le concept d’art outsider a été établi par l’historien de l’art britannique Roger Cardinal. ART CRU est la première galerie d’art berlinoise qui se concentre sur l’art de personnes présentant des handicaps et ayant vécu des expériences psychiques exceptionnelles. Son objectif est de présenter au public les artistes, créatrices et créateurs, qui se situent en dehors du circuit artistique établi. D’août à mi-octobre 2023, la galerie présente, entre autres, des œuvres de l’artiste Olga Mezenceva, née à Moscou, qui a du mal à s’exprimer par la parole.
Landesbühnen Sachsen (scènes culturelles du Land de Saxe) : la langue des signes à l’opéra
« Pour l’opéra « Rusalka » aux Landesbühnen Sachsen, on recherche une actrice sourde pour le rôle principal. » C’est ainsi qu’était formulée, début 2023, une offre d’emploi assez inhabituelle dans ce secteur. Cependant, cette idée de mise en scène s’est finalement imposée parmi 40 soumissions au concours national de mise en scène organisé par les Landesbühnen Sachsen. Selon la devise « l’opéra pour tous », le rôle de Rusalka, dans le conte lyrique d’Antonín Dvořák, est confié à une chanteuse et actrice sourde qui raconte l’action rétrospectivement, à l’aide de la langue des signes.