Ensemble pour l’héritage culturel
Avec TheMuseumsLab, des employés de musée d’Afrique et d’Allemagne s’immergent dans le travail de mémoire culturel et font le plein d’expériences importantes sur deux continents.

Un bloc de pierre d’environ 20 mètres-carrés plein d’os de dinosaures du Wyoming qui est exposé aux yeux des visiteuses et visiteurs : l’extraordinaire projet Edmond du Musée d’histoire naturelle Senckenberg à Francfort-sur-le-Main est un souvenir inoubliable pour Christopher Ssebuyungo, conservateur et archéologue à l’Uganda National Museum. En tant que participant au programme TheMuseumLab, financé par les délégués du gouvernement fédéral pour la culture et les médias (BKM) et le ministère des Affaires étrangères, il a passé sa phase de résidence de deux semaines au sein de la célèbre institution allemande – ce qui lui a permet d’en savoir plus sur les processus et domaines du musée. « J’ai visité le dépôt de la collection et j’ai découvert les infrastructures de stockage ainsi que différentes catégories de matériaux », explique-t-il. « J’ai aussi trouvé très intéressante une exposition de paléontologie qui s’intéressait à la conservation et aux origines des fossiles. » De plus, Ssebuyungo a noué de précieux contacts avec ses collègues allemands à qui il a pu faire bénéficier de ses connaissances indigènes au sujet de la protection de la nature pour l’exposition sur la nature et la médecine.
La coopération entre les institutions africaines et allemandes

Le développement de réseaux durables rassemblant les employés et musées est l’un des principaux objectifs de TheMuseumsLab. Le programme est développé tous les ans en coopération avec plusieurs institutions africaines et européennes et rassemble chaque année 50 spécialistes des musées des deux continents. Parmi les participants, on retrouve le Musée d’histoire naturelle – Institut Leibniz pour la recherche sur l’évolution et la biodiversité, l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD), le partenaire africain qui change chaque année (2025 : Yimtubezina Museum and Cultural Center en Éthiopie), des représentants du réseau d’ancien·ne·s de TheMuseumsLab , l’International Academic Committee ainsi que des musées partenaires africains et européens (musées de résidence).
Dieses YouTube-Video kann in einem neuen Tab abgespielt werden
YouTube öffnenContenu tiers
Nous utilisons YouTube pour intégrer un contenu qui collectera possiblement des données sur vos activités. Merci de vérifier les détails et d’accepter le service afin de pouvoir afficher ce contenu.
Ouvrir le formulaire de consentementHistoire coloniale et restitution
Chaque année, différents musées et institutions participent à l’élaboration du contenu des trois modules. Les modules se composent d’événements en ligne, de deux phases en présentiel – une à Berlin et l’autre dans un pays africain partenaire qui change tous les ans – ainsi que d’une phase de résidence. Les axes thématiques sont le travail de mémoire sur l’histoire coloniale, la gestion des collections issues de contextes coloniaux ainsi que les débats de restitution. De plus, les discussions ont lieu sur les questions de la gestion des musées et du travail de communication publique.
La diversité et le souvenir comme formes d’art vivantes

Christopher Ssebuyungo s’intéresse à l’avenir des souvenirs culturels dans le cadre du module en ligne qui est dirigé par des expertes et experts africains et européens. « Personnellement, je me concentre sur le fait d’interroger de manière critique les structures, manières de pensée et pratiques coloniales dans les musées », raconte-t-il. « C’est pourquoi j’ai trouvé passionnant de découvrir avec les autres participants du MuseumsLab pourquoi la diversité joue un rôle important dans le domaine des musées et de la culture. » Ensemble, le groupe s’est aussi penché sur la représentation du souvenir. « Cette approche utilise les formes d’expression artistiques comme le théâtre, la musique ou la danse pour donner vie aux événements historiques et aux souvenirs collectifs. »
Des rencontres émouvantes
Les modules communs en présentiel au Musée d’histoire naturelle de Berlin ainsi que dans des établissements culturels au Cap, ont aussi offert de l’espace pour les débats. En Afrique du Sud, le groupe s’est notamment intéressé à la question de comment les musées locaux gèrent les transformations tout en faisant un travail sur le passé colonial. « En outre, nous avons découvert les défis des musées communaux », explique Ssebuyungo. « Ils sont créés et gérés par des communautés locales. » Il a particulièrement été impressionné par la visite du Robben Island Museum, devant la côte du Cap. Pendant l’Apartheid, l’île servait de prison de haute sécurité pour les prisonniers politiques, dont Nelson Mandela. « Là-bas, nous avons discuté avec d’anciens détenus – ces rencontres m’ont beaucoup ému. »
Une coopération sur le long terme
De plus, la rencontre au Cap a vu naître des idées pour des projets de coopération sur le long terme : les bénéficiaires de la promotion 2022 ont créé le réseau des anciens et anciennes de TheMuseumsLab qui réalise depuis des projets communs comme des expositions et participe à la création du programme de TheMuseumsLab. En outre, d’anciens participants et participantes s’engagent avec le collectif « Disrupting and Reorienting Restitution » pour une réorientation de la discussion sur la restitution et le rapatriement. « Cela nous aide toutes et tous beaucoup de partager nos connaissances et nos ressources », déclare Christopher Ssebuyungo.