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La forêt de demain

La forêt doit s’adapter au réchauffement climatique et aux conditions météorologiques extrêmes. Nous expliquons les moyens d’y parvenir.  

AuteureSabine Giehle , 27.09.2023
Les forêts mixtes proches de la nature sont bien armées pour résister au changement climatique.
Les forêts mixtes proches de la nature sont bien armées pour résister au changement climatique. © AdobeStock / Guenter Albers

Comment se porte la forêt en Allemagne ? 

Depuis 1984, le rapport annuel sur l’état des forêts du ministère fédéral allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture (BMEL) montre comment se porte la forêt allemande. En 2022, quatre arbres sur cinq étaient malades. Les forêts ont fortement souffert des sécheresses de ces dernières années et des invasions de parasites qui en ont résulté. Mais ce ne sont pas uniquement le changement climatique et la sécheresse qui en découle qui nuisent aux forêts. Selon le rapport sur l’état des forêts, l’acidification des sols a également son rôle à jouer. Parallèlement à cela, des espèces invasives se répandent, car elles sont mieux adaptées à des sols épuisés et entrent en concurrence féroce avec les espèces locales. 

À quoi pourrait ressembler la forêt de demain ?  

Les spécialistes de la protection de la nature et de la sylviculture s’accordent à dire que la forêt de demain devrait être la plus naturelle, la plus diversifiée et la plus apte à s’adapter possible. Étant donné que les forêts en Allemagne sont principalement exploitées dans le cadre de la sylviculture, le gouvernement allemand souhaite promouvoir une exploitation forestière proche de la nature. C’est à hauteur de 900 millions d’euros qu’il aide les propriétaires forestiers à adapter leur forêt au changement climatique d’ici 2026. Pour ce faire, ils doivent remplir certains critères, par exemple, faire en sorte que leur forêt se développe de manière naturelle sur cinq pour cent de la superficie. 

Qu’est-ce qui peut aider les forêts ? 

Pierre Ibisch, forestier-écologue à l’École supérieure de développement durable d’Eberswalde, a déclaré à la Deutschlandfunk que lorsqu’il s’agit de la forêt, le trop faire est l’ennemi du bien faire. Ainsi, on pourrait par exemple laisser du bois mort dans la forêt pour qu’il serve d’habitat aux insectes et aux chauves-souris, et protéger le sol contre les polluants ainsi que le tassement causé par de lourdes machines. « Mais si l’on voit que le développement ne réussit pas, il faut y remédier avec précaution », estime le biologiste. Afin d’amorcer la réorganisation naturelle de la composition des espèces, c’est-à-dire la succession, le semis ciblé d’espèces indigènes peut se révéler utile. 

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