Aller au contenu principal

Fondements de l’aide humanitaire

Qu’est-ce que l’aide humanitaire ? Comment le ministère fédéral des Affaires étrangères apporte-t-il son aide ? Quels sont les principes de l’aide allemande ?

17.08.2018
Humanitäre Hilfe: Sauberes Wasser für obdachlos gewordene Menschen in Haiti.
Artikel soll auch ins Spezial Humanitäre Hilfe, an erste Stelle © ASB

L’aide humanitaire s’adresse aux personnes mises en danger ou en situation de détresse extrême par des catastrophes naturelles, des épidémies ou des conflits. Elle s’articule autour des cinq champs d’action suivants :

 

  • L’aide immédiate a pour objectif d’intervenir au plus vite à la suite de catastrophes soudaines afin de sauver des vies humaines et d’assister les personnes en situation d’extrême détresse. C’est par exemple le cas lorsqu’une aide est apportée pour trouver et dégager les victimes de violents séismes.
     
  • L’aide d’urgence est accordée dans certaines situations de crises persistantes, lorsqu’aucune perspective de développement ne se profile à court terme. À titre d’exemple, la distribution d’eau potable et de logements provisoires compte parmi les mesures offertes par l’aide d’urgence.
     
  • L’aide transitoire s’inscrit dans le moyen terme et jette un pont entre les mesures d’aide immédiates et la coopération au développement à long terme, par exemple via des projets de réhabilitation afin que les personnes dans le besoin ne se retrouvent pas dans des situations qui mettraient leur vie en danger.
     
  • La prévention des catastrophes, dont l’objectif réside dans la préparation (« preparedness ») aux catastrophes, sert à limiter en amont les retombées des catastrophes à venir. En font par exemple partie le travail sur les systèmes d’alerte précoce et la formation du personnel humanitaire sur le terrain.
     
  • Le déminage et l’enlèvement des engins non explosés à titre humanitaire font également partie de l’aide humanitaire. L’élimination de mines antipersonnels et de munitions non explosées permet, tout comme la prise en charge des victimes, de sauver des vies et de réduire la souffrance.

Que fait le ministère fédéral des Affaires étrangères ?

C’est au ministère fédéral des Affaires étrangères qu’incombe la responsabilité de l’aide humanitaire au sein du gouvernement fédéral. Le centre de réaction aux crises installé dans son administration centrale à Berlin est joignable 24h/24 et peut mettre sur pied des opérations d’assistance en l’espace de quelques heures. Le réseau que forment ses missions diplomatiques et consulaires joue un rôle décisif dans l’alerte précoce et dans la prise de contact avec les personnes concernées et les organisations humanitaires sur le terrain. Bärbel Kofler, la Déléguée du gouvernement fédéral à la politique des droits de l'homme et à l’aide humanitaire au ministère fédéral des Affaires étrangères depuis le 1er mars 2016, est la principale interlocutrice pour les questions relatives à l’aide humanitaire ; elle est également en contact avec les organismes partenaires impliqués dans ce domaine.

Reconnu à l’échelle internationale, le programme « Relier l’aide d’urgence, la réhabilitation et le développement » (LRRD) se propose d’optimiser les liens entre les mesures d’aide humanitaire et la coopération au développement à long terme – qui, en Allemagne, dépend du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Le ministère fédéral des Affaires étrangères et le BMZ ont rédigé un guide afin d’expliquer la répartition des compétences en toute transparence.

En 2017, le budget fédéral prévoit d’allouer environ 1,2 milliard d’euros au ministère fédéral des Affaires étrangères pour financer des projets d’aide humanitaire dans le monde entier. Le ministère se charge de les mettre en œuvre en coopération avec une multitude de partenaires spécialisés tels que l’Agence fédérale de secours technique (THW), diverses ONG (par exemple la Croix-Rouge allemande et Médecins sans frontière) ou encore des organisations humanitaires des Nations Unies.

Garde-fous de l’aide humanitaire

L’aide humanitaire se déploie fréquemment dans un contexte politique difficile et dans des conditions dangereuses, auxquelles s’ajoutent également l’urgence. Il est donc essentiel que ce travail soit guidé par des principes et par des règles relatives à sa mise en œuvre :

 

  • Le principe d’humanité intime d’apaiser la souffrance humaine autant que faire se peut, en accordant une attention particulière aux populations les plus menacées.
     
  • Le principe de neutralité interdit de privilégier telle ou telle partie dans un conflit. Pour la sécurité du personnel impliqué, il est capital que les organisations humanitaires soient perçues comme des organisations neutres.
     
  • Le principe d’impartialité signifie que l’aide est uniquement guidée par les besoins. Elle ne saurait opérer de discrimination reposant sur l’appartenance à telle ou telle population, sur l’âge, le sexe ou la religion.
     
  • Le principe d’indépendance établit une séparation entre objectifs humanitaires et objectifs politiques, militaires, économiques et autres. La seule visée légitime de l’aide humanitaire est de soulager la souffrance.
     
  • L’aide humanitaire doit être fondée sur les besoins. Cela signifie que les bénéficiaires de l’aide doivent être sélectionnés objectivement selon des critères plausibles. Pour mieux identifier les besoins, le ministère fédéral des Affaires étrangères coopère avec les Nations Unies et divers partenaires sur le terrain.
     
  • D’après le principe de subsidiarité, c’est en premier lieu au gouvernement de l’État concerné qu’il incombe de protéger sa propre population. L’aide internationale intervient seulement lorsque le gouvernement ne peut ou ne veut plus s’acquitter de cette tâche de manière suffisante.
     
  • D’après le principe « ne pas nuire », il convient d’éviter les retombées négatives de l’aide humanitaire – sur l’environnement ou sur l’égalité entre les sexes, par exemple. Les mesures de protection, par exemple contre les violences sexuelles et contre la traite humaine, sont au cœur de l’aide humanitaire.

© Ministère fédéraldes Affaires étrangères