Entendre la voix de la jeune génération

Dans la salle centrale du ministère des Affaires étrangères à Berlin, cette soirée de juin est consacrée aux grands sujets d’avenir tels que le changement climatique ou l’intelligence artificielle, mais aussi à des conseils très pratiques. « C’est assez banal : je leur écris un mail ou j’appelle les députés », explique Manuel Frank quand on lui demande comment il prend contact avec les politiciens et leurs bureaux de représentation. Frank est un jeune ambassadeur de l’organisation de développement et de campagnes ONE qui s’engage dans le monde entier pour en finir avec l’extrême pauvreté et les maladies évitables. Ce soir, il se trouve sur la scène de la conférence des jeunes de l’ONU à Berlin pour discuter des revendications de la jeune génération allemande et internationale vis-à-vis de la politique internationale et comment elle peut arriver à se faire entendre.

Sous la devise « l’ONU et nous », près de 250 jeunes personnes âgées de 15 à 25 ans discutent, lors de cette conférence programmée sur deux jours, de grands thèmes d’avenir tels que le changement climatique, la numérisation, le respect des droits de l’Homme, l’égalité de genre ou l’exil et l’immigration, mais aussi le rôle de l’Allemagne au sein de l’ONU. La conférence est organisée par le ministère des Affaires étrangères et la Société allemande pour les Nations unies. Après le lancement de l’évènement dans la salle centrale du ministère sur presque 900 mètres carrés, plusieurs ateliers sur les thèmes « crise climatique et biodiversité », « paix et sécurité » ou encore des ateliers sur les médias sont au programme.

À Berlin sont également présents les deux jeunes délégués allemands de l’ONU, Ilka Essig et Lew Töpfer, qui représentent cette année les intérêts de la jeunesse allemande au sein de l’Assemblée générale à New York et de la Commission du développement social. Depuis 2005, deux jeunes issus d’Allemagne sont sélectionnés pour mener à bien cette mission bénévole.

Cet été, ces deux jeunes veulent déterminer au cours d’un tour de l’Allemagne des salles de classe quels messages doivent-ils relayer en septembre à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, explique Töpfer pour lancer la conférence à Berlin. « Considérez-nous comme vos porte-paroles, nous souhaitons représenter vos intérêts avec le plus de diversité possible », déclare le délégué des jeunes. Lew étudie le droit de l’espace et le développement durable à l’Université Leuphana de Lunebourg et travaille comme assistant pour les affaires onusiennes de l’Agence spatiale allemande.

La conférence des jeunes de l’ONU est organisée à Berlin en raison de l’adhésion de l’Allemagne aux Nations Unies (ONU) il y a 50 ans. Le 15 juin 1973, la République fédérale dépose officiellement sa demande pour intégrer l’ONU. Après l’effroi de la Seconde guerre mondiale, l’adhésion de l’Allemagne était tout d’abord hors de question. C’est seulement le 18 septembre 1973 que la République fédérale d’Allemagne et l’ancienne République démocratique allemande rejoignent enfin l’ONU. Depuis la réunification en 1990, l’Allemagne assume de plus en plus de responsabilités et fait à présent partie des contributeurs les plus importants des Nations Unies dans le monde.

« Les défis auxquels est aujourd’hui confrontée la communauté étatique sont plus compliqués mais aussi diversifiés que jamais », a expliqué le ministère des Affaires étrangères lors de la conférence des jeunes de l’ONU à Berlin. « De nombreux sujets mondiaux d’avenir ont une dimension générationnelle et sont, pour les jeunes notamment, brûlants d’actualité ». Lors de la conférence des jeunes à Berlin, Günter Sautter qui dirige le service de l’ordre internationale, des Nations Unies et du contrôle de l’armement au sein du ministère appelle les jeunes dans le public à « faire bouger les plus âgés comme lui-même ».