« Les crises touchent plus gravement les femmes »
Elke Ferner, présidente de UN Women Allemagne, explique ce qu’il faut faire lorsque les droits des femmes sont menacés par les crises.
L’engagement d’Elke Ferner pour les droits des femmes a commencé quand elle avait 10 ans. Lorsque son institutrice recommandait qu’elle aille au lycée et que son père demandait : « Pourquoi devrait-elle passer le bac ? Elle se mariera de toute façon ». Cela a profondément marqué l’ancienne secrétaire d’Etat parlementaire, Membre du comité directeur du Conseil allemand des femmes et actuelle présidente de UN Women Allemagne.
Mme Ferner, la guerre sévit en Europe et le changement climatique progresse. En quoi ces crises influencent-elles votre travail ?
Les crises actuelles conduisent les décideurs politiques à penser qu’ils ont en ce moment des choses plus importantes à traiter. Mais les crises ne sont pas neutres selon les sexes. Elles touchent plus fortement les femmes et menacent leurs droits. L’impact du changement climatique, comme les inondations et les sécheresses, touchent plus gravement les femmes car elles sont chargées de l’agriculture et de nourrir leur famille dans de grandes parties du monde.
Comment devrait réagir le monde politique ?
Si nous voulons parvenir à l’égalité des droits dans le cadre des Objectifs de développement durable de l’ONU d’ici à 2030, toutes les mesures, lois et missions doivent conduire à des progrès dans l’égalité hommes-femmes. C’est pourquoi nous avons besoin d’un Gender Impact Assessment permettant d’évaluer au préalable l’impact de toutes les mesures. L’égalité des droits doit devenir le principe directeur dans tous les domaines politiques.
Quelle est l’importance de la coopération internationale pour aller vers l’égalité entre les sexes ?
Aucun pays n’est encore parvenu à l’égalité totale entre les sexes mais certains sont plus proches de ce « paradis ». Nombre de choses fonctionnent déjà bien en Allemagne, nous avons par exemple un gouvernement paritaire mais sommes encore loin de la parité au Bundestag. Nous pouvons apprendre de l’Islande, de la Suède ou du Ruanda en la matière. Il existe aussi nombre de grandes conventions internationales comme la Convention de l’ONU sur les droits des femmes. Mais, bien qu’elle ait été signée et ratifiée par presque tous les pays membres, c’est la plus mal connue des conventions.
UN Women travaille dans plus de 90 pays de par le monde. L’accent est mis d’une part sur le travail avec les gouvernements et, d’autre part, sur des projets concrets sur place. UN Women Allemagne soutient ce travail en tant que l’un des douze comités nationaux dans le monde.
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