Les start-ups issues du secteur scientifique - les experts racontent

Qu’est-ce qui fait la particularités des créations d’entreprises issues d’universités allemandes ? Le professeur Emrah Düzel de l’université de Magdebourg et Antong Yin de l’Université technique de Berlin racontent leurs expériences de créateurs d’entreprises. 

Professeur Emrah Düzel, cofondateur de Neotiv et directeur de l’Institut de neurologie cognitive et de recherche sur la démence à l’Université Otto-von-Guericke de Magdebourg. 

« Plus de 55 millions de personnes dans le monde souffrent de la maladie d’Alzheimer. Avec Neotiv, notre start-up de santé numérique, nous souhaitons améliorer le diagnostic précoce de cette maladie du cerveau. Au cœur de cette innovation, il y a les tests cognitifs numériques que nous avons développés. Elle permet une classification médicale précoce et un suivi du problème de mémoire dans le cadre de la pathologie d’Alzheimer. Il est très important de diagnostiquer la maladie très tôt mais c’est également une contrainte en matière de capacité de soins des patients. C’est justement ce point qui nous a motivés en 2017 à créer notre start-up à partir de l’université de Magdebourg. Nous avons été encouragés à le faire par de nombreux collègues de l'université et le centre de transfert et de création d'entreprise de l'université de Magdebourg nous a également beaucoup soutenus. En matière de financement, nous avons été soutenus très tôt par le Land de Saxe-Anhalt et nous travaillons depuis longtemps avec le Centre allemand pour les maladies neurodégénératives. Bien sûr, c’est une grande charge de travail supplémentaire de développer une entreprise en plus de son travail quotidien. Mais il n’y a rien qui me motive davantage que de voir que de cette manière, les grandes réalisations de la recherche bénéficient aux patientes et patients concernés et que leur prise en charge médicale s’améliore nettement. » 

Antong Yin, cofondateur de acemate.ai 

« Tous les trois, nous avons étudié à l’Université technique (TU) de Berlin et dans le cadre d’un cours, nous avons développé une application d’apprentissage. Très vite, nous avons constaté que l’IA allait transformer durablement les stratégies d’apprentissage. Nous avions d’autres projets pour notre entrée dans le monde du travail mais les perspectives que la création d’une entreprise nous offrait était une opportunité unique que nous ne voulions pas manquer. C’est comme cela qu’est né acemate.ai : une plateforme d’apprentissage qui génère des contenus pédagogiques interactifs tels que des tests et des graphiques de connaissances basés sur des documents téléchargés. Notre solution s’adresse aussi bien aux étudiants qu’aux professeurs, mais aussi aux entreprises qui cherchent des solutions pour la formation professionnelle continue. À nos yeux, le grand avantage d’une création d’entreprise issue de la recherche scientifique est la proximité de l’université et ainsi, de notre groupe cible. Notre bureau se trouve directement dans la TU Berlin et grâce à cela, nous échangeons continuellement avec les étudiants et les professeurs et pouvons acquérir une connaissance plus approfondie des problèmes et besoins de nos utilisateurs. Grâce au soutien actif du Centre for Entrepreneurship de la TU Berlin, nous avons la possibilité de présenter acemate.ai sur différents évènements et salons dédiés à l’emploi et ainsi de renforcer notre présence dans l’écosystème. »