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Les jeunes Allemands envisagent l’avenir de manière positive

L’étude Shell sur la jeunesse 2024 dresse un portrait différencié de la jeune génération en Allemagne : elle est majoritairement pragmatique, tolérante et optimiste.

Wolf ZinnWolf Zinn, 22.10.2024
Confiants en l’avenir : les jeunes en Allemagne
Confiants en l’avenir : les jeunes en Allemagne © pa/dpa

En Allemagne, même en période de turbulences, les jeunes restent majoritairement confiants dans leur avenir. C’est ce que révèle l’étude Shell sur la jeunesse 2024, qui analyse régulièrement depuis 1953 le sentiment de vie des jeunes de 12 à 25 ans en Allemagne, la dernière en date remontant à 2019. La satisfaction envers le système politique allemand reste stable : 75 pour cent des quelque 2 500 jeunes interrogés font confiance à l’État et sont plutôt satisfaits de la démocratie, voire très satisfaits. 

L’atteinte des objectifs de vie

Le regard optimiste porté sur l’avenir personnel est frappant. Environ trois quarts des jeunes sont convaincus que l’Allemagne leur offre toutes les possibilités pour atteindre leurs objectifs de vie. Ils croient fermement qu’ils obtiendront le métier de leur choix et misent sur la promesse de prestations de l’État social. L’approche de la plupart des jeunes à l’égard des multiples défis posés par la vie est pragmatique : ils s’orientent vers des normes de performance habituelles, s’adaptent aux circonstances existantes pour trouver leur place dans la société et souhaitent saisir leurs chances à titre individuel. À cet effet, la sécurité dans la vie professionnelle constitue une grande priorité : pour 91 pour cent des personnes interrogées, avoir un emploi sûr est « très important ». Le besoin de flexibilité professionnelle ainsi que d’un équilibre sain entre travail et vie privée ne cesse de croître : plus de 40 pour cent des jeunes souhaitent plus tard, lorsqu’ils seront parents, pouvoir travailler à temps partiel.

La tolérance en tant que marque de fabrique

Autre résultat positif : le haut degré de tolérance sociale de la jeune génération. Plus de 90 pour cent des jeunes en Allemagne acceptent différents modes de vie et groupes sociaux. La grande majorité des jeunes se montre ouverte et respectueuse d’une société culturellement diversifiée, ce comportement étant, cela dit, un peu plus prononcé chez les filles que chez les garçons.

Un intérêt politique croissant

Au cours des dernières années, l’intérêt des jeunes pour la politique a nettement augmenté. Actuellement, ils sont 55 pour cent à se dire intéressés par la politique. Dans les années 1990 et 2000, ces chiffres étaient largement inférieurs ; en 2002, ils n’étaient que de 34 pour cent. Alors que les filles, dans les sondages précédents, avaient tendance à être moins intéressées par la politique que les garçons, aujourd’hui, pour la première fois, on n’observe plus de différence notable. La volonté de s’engager en politique a également augmenté, passant de 22 pour cent en 2002 à 37 pour cent en 2024. En Allemagne, les jeunes s’intéressent donc de plus en plus aux questions politiques et veulent s’impliquer dans les débats de société. 

Les jeunes ont peur de...

Jeunesse 2024
  • 81 % La guerre en Europe
  • 67 % La pauvreté
  • 64 % La pollution environnementale
  • 64 % L’hostilité croissante entre les gens

Les inquiétudes et les peurs restent présentes

Même si l’optimisme est généralisé, de nombreux jeunes sont préoccupés par les multiples crises mondiales. La peur d’une guerre en Europe (81 pour cent) ainsi que les inquiétudes concernant la situation économique et l’augmentation de la pauvreté (67 pour cent) arrivent en tête des 14 différentes peurs sondées. Dans le même temps, seulement 35 pour cent des jeunes en Allemagne craignent le chômage ou la recherche infructueuse d’une place d’apprentissage : un niveau historiquement bas. Les thèmes du changement climatique (63 pour cent) ainsi que de la pollution de l’environnement (64 pour cent) continuent de tourmenter de nombreux jeunes, mais moins qu’en 2019. Chez les jeunes, la peur d’une hostilité croissante entre les personnes (64 pour cent) est aussi marquée que la crainte de la xénophobie (58 pour cent), cette dernière restant plus souvent citée que celle de l’immigration (34 pour cent).