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La jeunesse a son mot à dire

Des représentations d’élèves allant jusqu’aux parlements : en Allemagne, les enfants et les jeunes ont de nombreuses possibilités de participer à la vie politique. 

Wolf ZinnWolf Zinn , 13.11.2024
Fabian Schön s’engage dans la Conférence fédérale des élèves.
Fabian Schön s’engage dans la Conférence fédérale des élèves. © privat

Des pâtes trop cuites, des sauces fades, de la déception se lisant sur les visages : pour Fabian Schön, ce sont les repas misérables de la cantine scolaire qui ont été l’élément déclencheur l’ayant poussé à devenir actif. « Il fallait tout simplement que quelque chose se passe. Et ça a marché, nous avons pu faire bouger la situation », se souvient le lycéen de 17 ans, originaire de Neuenhagen, dans le Brandebourg. Avec des camarades partageant le même point de vue, il a parlé à la direction de l’école et a obtenu que l’on fasse appel à un nouveau traiteur, meilleur. C’est avec passion que Fabian s’engage depuis plusieurs années dans la représentation des élèves ; depuis août 2024, il est à la tête de la Conférence fédérale des élèves (BSK) en tant que Secrétaire général. Des élèves de toute l’Allemagne y discutent des sujets les plus divers, allant de la politique de l’éducation à la numérisation. Un sujet tient particulièrement à cœur à Fabian : la santé mentale. « Il est extrêmement important de se sentir bien à l’école et de trouver du plaisir à apprendre dans une atmosphère valorisante », insiste-t-il. C’est pourquoi il s’engage au sein de la BSK pour qu’il y ait davantage de travailleurs sociaux et de psychologues dans les écoles.  

Participer est à l’ordre du jour : les jeunes ont la possibilité de s’impliquer.
Participer est à l’ordre du jour : les jeunes ont la possibilité de s’impliquer. © picture alliance / Connect Images

S’engager ? Mais bien sûr ! 

En Allemagne, les enfants et les jeunes ont, en dehors des représentations d’élèves, de nombreuses autres possibilités de se faire entendre. Dans presque toutes les villes, il existe des parlements de jeunes qui s’immiscent dans les décisions politiques : qu’il s’agisse d’offres de loisirs comme les skateparks et les centres de jeunesse, de planification relative aux transports ou de grands thèmes tels que la protection du climat ou l’inclusion. À cela s’ajoutent des manifestations, conférences et actions organisées par des fédérations d’enfants et de jeunes ainsi que des associations et des initiatives. Par exemple, chaque année en mai, quelque 300 jeunes échangent leurs idées lors du Congrès sur l’engagement des jeunes, à Berlin. Sans oublier les organisations de jeunesse des partis politiques qui s’impliquent dans les débats actuels. 

L’engagement des jeunes va tout à fait dans le sens du gouvernement fédéral : grâce à de nombreux formats, le plan d’action national pour la participation des enfants et des jeunes encourage une participation directe, visible et efficace. Dans beaucoup de communes et de Länder, les jeunes peuvent déjà voter à partir de 16 ans ; c’est aussi le cas pour les élections européennes. Quant aux élections du Bundestag, le droit de vote n’entre en vigueur qu’à partir de 18 ans : un sujet très discuté.  

« La prétendue désaffection des jeunes pour la politique est en tout cas un mythe, c’est aussi ce que confirme la toute dernière étude Shell sur la jeunesse. Nous voulons avoir notre mot à dire, car au bout du compte, il en va de notre avenir », déclare Fabian Schön.