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Jeunes activistes de l’environnement : agir plutôt que parler

En Allemagne, beaucoup de jeunes s’engagent pour la protection de la nature. Ils exigent des réponses à des questions urgentes et mettent eux-mêmes la main à la pâte. 

Wolf ZinnWolf Zinn, 13.11.2024
Fridays for Future : des activistes manifestent lors de la grève pour le climat.
Fridays for Future : des activistes manifestent lors de la grève pour le climat. © picture alliance/dpa

Les premières lueurs du jour se dessinent sur l’Elbe, le brouillard flotte encore au-dessus des eaux, tandis que des jeunes gens, équipés de bottes en caoutchouc et de gants, piétinent le long de la rive, l’air déterminé. Leur mission : lutter contre les quantités de déchets qui envahissent l’île d’Elbe Neßsand. C’est le Coastal Cleanup Day, et les membres de la Naturschutzjugend (NAJU) de Hambourg veulent faire un geste contre la pollution des mers.  

« Nous ramassons ici les trucs les plus divers, des bouteilles en plastique aux pneus de voiture, en passant par des morceaux de polystyrène. Autrement, toutes ces choses dériveraient directement dans la mer », précise Luis Manewald, lycéen de 18 ans, en montrant des sacs bien remplis. À la fin de la journée, le bilan est tout aussi impressionnant qu’effrayant : près de 500 kilos de déchets ont été collectés. Mais cela ne représente qu’une fraction des masses de déchets qui s’échouent jour après jour sur le littoral et qui coûtent la vie à un nombre incalculable d’animaux marins et d’oiseaux.  

« Il faut faire quelque chose » 

Luis Manewald, membre de l’association NAJU, ramasse des déchets sur l’île de Neßsand.
Luis Manewald, membre de l’association NAJU, ramasse des déchets sur l’île de Neßsand. © NAJU / Guido Rottmann

Luis ne se laisse pas décourager pour autant : « Cela ne sert à rien de faire l’autruche ou de ne faire que parler, il faut faire quelque chose. » Il aime la nature depuis toujours, se promène dans la forêt et observe les animaux. Pour Luis, c’est un documentaire qu’il avait vu il y a trois ans sur l’élevage industriel qui a été le déclic : il est désormais végétalien et s’engage depuis un an et demi au sein de la NAJU, la plus grande association allemande d’enfants et de jeunes pour la protection de la nature et de l’environnement. « J’ai trouvé ici une communauté de personnes qui fonctionnent exactement comme moi. Nous discutons, allons à des manifestations, assistons à des ateliers ou nous menons des actions bien concrètes, comme celle de ramasser les déchets sur l’île de Neßsand », explique Luis. Il aimerait bientôt étudier la géographie et plus tard, travailler dans la recherche pour faire avancer la protection de l’environnement. 

La protection du climat est un thème prioritaire 

En Allemagne, des millions de jeunes pensent et agissent de la même manière que Luis. Pour ces jeunes, la préservation des bases naturelles de la vie est l’un des thèmes les plus cruciaux. Derrière chaque protestation et chaque projet se cachent des histoires personnelles et des convictions profondément ancrées.  

Le mouvement Fridays for Future est le mouvement scolaire le plus connu. Depuis 2018, ce mouvement a aussi trouvé en Allemagne un grand nombre d’adeptes. Des porte-parole comme Luisa Neubauer ou Carla Reemtsma sont des invitées permanentes des talk-shows. La vague s’est, certes, quelque peu essoufflée, mais lors de la dernière grève pour le climat, le 20 septembre 2024, 75 000 personnes réparties dans 110 localités d’Allemagne sont tout de même descendues dans la rue.  

Lors du Coastal Cleanup Day, l’association NAJU a ramassé de nombreux déchets.
Lors du Coastal Cleanup Day, l’association NAJU a ramassé de nombreux déchets. © NAJU

Pour de nombreux jeunes, à côté du désir de changement et d’engagement dynamique, l’aspect communautaire est également un facteur décisif pour rejoindre les organisations de jeunesse de NABU, BUND, Greenpeace et de nombreuses autres associations environnementales : « Nous faisons quelque chose d’utile et y prenons beaucoup de plaisir », assure Luis Manewald.