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Nouvellement arrivés pour vivre ensemble

Comment les villes et les communes allemandes parviennent à intégrer les migrants.

Gunda Achterhold, 27.09.2018
A destination : Nour a trouvé une nouvelle patrie en Allemagne.
A destination : Nour a trouvé une nouvelle patrie en Allemagne. © dpa

Bonn, Düsseldorf et Cologne donnent l‘exemple : dans une initiative commune, ces trois villes rhénanes signalent leur propension à accueillir des migrants ayant fui par la Méditerranée. D’autres communes allemandes se mobilisent aussi en faveur des réfugiés. Que peuvent-elles faire ? Cinq questions et des réponses.

Quel rôle jouent les communes dans l’accueil et l‘intégration des réfugiés ?

Un rôle déterminant. Plus d’un million de réfugiés et de demandeurs d’asile sont arrivés en Allemagne depuis 2015. Ce sont surtout les villes et les communes – où ils trouvent un toit et où se déroule leur quotidien – qui se chargent de les intégrer. Les communes s’occupent de leur prise en charge sanitaire, organisent des cours d’allemand et veillent à ce que les enfants soient scolarisés. Elles les aident aussi à trouver un logement et à du travail.

Les contacts personnels sont-ils importants ?

Des groupes de travail et des groupes d’aide motivés se sont formés dans nombre de communes. Des parrainages linguistiques à l’aide aux devoirs en passant par des services d’interprète, ils mettent sur pied une aide diversifiée et promeuvent les rencontres entre les réfugiés et les habitants. Des initiatives comme le concours fédéral Vivre ensemble main dans la main montrent que l’intégration fonctionne particulièrement bien là où les pouvoirs publics coopèrent étroitement avec les citoyens, les associations et les organismes sociaux.

Le projet d’intégration « Kitchen on the Run » : des migrants et leurs voisins allemands apprennent à se connaître en cuisinant ensemble.
Le projet d’intégration « Kitchen on the Run » : des migrants et leurs voisins allemands apprennent à se connaître en cuisinant ensemble. © dpa

L’intégration fonctionne-t-elle mieux dans les petites communes que dans les grandes villes ?

Selon la devise « Une intégration réussie a besoin de tout un village », des communes comme Everswinkel dans le Münsterland font jouer les avantages d’un petit village : l’information circule rapidement, tout le monde se connaît et tous trouvent rapidement des contacts dans les clubs de sport. Mais les villes aussi offrent des avantages. Les métropoles internationales comme Francfort, Munich ou Berlin attirent depuis toujours des immigrants du monde entier. Les habitants sont habitués à la diversité culturelle et les personnes ayant une autre origine y sont depuis longtemps intégrés dans l’économie locale.

Quels sont les plus grands challenges pour l‘intégration ?

L’éducation et la qualification professionnelle sont les tâches les plus importantes, tout comme le logement des migrants dans des appartements au loyer abordable. C’est très, très difficile, notamment dans les agglomérations ayant un marché du logement tendu. Pour nombre de migrants et de demandeurs d’asile, les démarches administratives, qui peuvent déterminer leur avenir, sont synonymes de crainte. Cela est dû à une langue administrative complexe et aux différences culturelles. Des villes comme Brême, Berlin et Hambourg recherchent donc des jeunes issus de l’immigration pour des emplois dans l’administration.

Comment les communes facilitent-elles l’accès des migrants au travail ?

Proposer un emploi est une tâche de l’Etat que remplissent les antennes de l’Agence nationale de l’emploi. Néanmoins, nombre de communes ont mis sur pied des offres supplémentaires. Elles ouvrent des antennes pour les réfugiés cherchant un travail, recensent leurs aptitudes et leurs diplômes dans des profils de compétences, établissent le contact avec les employeurs régionaux ou forment des guides du marché de l’emploi qui aident individuellement les migrants à s’orienter professionnellement. Des villes comme Ratisbonne ou Stuttgart proposent des cours à temps partiel pour les migrantes qui ont souvent moins de latitude dans la journée que les hommes.

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