Aller au contenu principal

Le professeur nageur

Andreas Fath enseigne à l’Université des sciences appliquées de Furtwangen dans la Forêt-Noire – et nage sur des distances impressionnantes pour la protection de l’environnement. Sa prochaine étape : l’Inde. 

AuteureMiriam Hoffmeyer , 17.09.2025
Andreas Fath lors de sa traversée de l’Elbe en 2024
Andreas Fath lors de sa traversée de l’Elbe en 2024 © Shane McMillan

Natation, recherche et protection des eaux – voici les passions d’Andreas Fath, professeur de chimie à l’Université des sciences appliquées de Furtwangen en Forêt-Noire. En 2014, cet ancien nageur de haut niveau a eu l’idée d’unir ces passions : pour attirer l’attention sur la pollution liée au microplastique, il a parcouru l’intégralité du Rhin à la nage. Sur cette distance de plus de 1200 kilomètres, il a prélevé des échantillons d’eau, aussi à l’aide d’une membrane filtrante sur sa combinaison en néoprène, pour les analyser avec son équipe. « Ressentir sur son propre corps comment l’eau se comporte dans une zone en particulier, c’est un enseignement en soi », déclare l’homme de 60 ans. En effet, le courant, la profondeur de l’eau, les retenues d’eau ou le trafic fluvial ont un effet sur la concentration du microplastique. Même si les rivières en Allemagne et dans l’UE sont aujourd’hui beaucoup plus propres que pendant l’enfance de Fath, les minuscules particules représentent un danger croissant pour les écosystèmes et la santé humaine. 

Andreas Fath en 2014 avec un échantillon d’eau du Rhin
Andreas Fath en 2014 avec un échantillon d’eau du Rhin © picture alliance / dpa

L’action de Faths, « Rheines Wasser », a entraîné des demandes d’associations pour l’environnement, d’ONG et d’écoles supérieures pour de nouveaux projets. En 2022, Fath a sauté dans le Danube près de Sigmaringen – et a réussi à rejoindre la mer Noire en deux mois. Il n’est resté sur le bateau d’accompagnement qu’à Belgrade, où la pollution du fleuve était trop prononcée. « Nous avons ainsi déclenché un énorme écho dans les médias en Serbie. Très peu de personnes connaissaient la pollution due au manque de stations d’épuration », raconte-t-il.  

En 2024, Andreas Fath parcourut l’Elbe à la nage, de sa source à son embouchure. Ses actions sont accompagnées de séminaires, d’initiatives de nettoyage et d’ateliers. « Quand je sort de l’eau au bout de huit heures et que je me tiens devant un groupe d’enfants avides de connaissances aux yeux grand ouverts, je sais pourquoi je fais ça », déclare-t-il. En tant que président de l’association H2Org – für eine plastikfreie Natur e.V., il se rend aussi régulièrement dans des écoles avec son « atelier de connaissances » interactif pour sensibiliser les enfants et les jeunes à la protection des eaux et aux dangers des déchets plastiques.  

Le Gange comme nouvelle destination 

Le professeur nageur débutera sa prochaine action en octobre 2025 : Fath souhaite parcourir à la nage des parties du Gange dans lesquelles cela est encore possible dans risque élevé pour la santé. Le long de son itinéraire, il a notamment prévu des conférences au Goethe-Institut de New Delhi et dans les écoles supérieures indiennes partenaires de l’Université des sciences appliquées de Furtwangen. Ces prochains jours paraîtra également le livre de Fath « Aus Liebe zum Wasser » (Pour l’amour de l’eau), dans lequel il éclaire de nombreux aspects du sujet de sa vie – de la signification unique de la ressource qu’est l’eau à son expérience personnelle, en passant par des questions de recherche non résolues. « Quand je me sens mal, mentalement ou physiquement, je vais nager une heure », déclare Andreas Fath. « Après j’ai toujours l’impression de renaître. »