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Le « peacekeeping » en pleine mutation

Les missions de maintien de la paix de l’ONU assument bien plus que des tâches militaires : ce qu’elles apportent et comment l’Allemagne s’engage.

Friederike BauerFriederike Bauer, 16.09.2024
L’Allemagne participe actuellement à sept missions de l’ONU.
L’Allemagne participe actuellement à sept missions de l’ONU. © pictureAlliance/dpa

Qu’est-ce que le « peacekeeping » ?

Les missions de maintien de la paix contribuent à sortir des pays d’un conflit et à y ramener la paix. La plupart du temps, de telles opérations sont initiées par le Conseil de sécurité des Nations unies, disposant d’un mandat et, en général, autorisées par le pays hôte. Elles peuvent être organisées et commandées par les Nations unies elles-mêmes ou par des organisations comme l’OTAN, l’UE ou l’Union africaine. Bien que les missions de maintien de la paix n’aient pas été prévues dans la Charte des Nations unies, elles sont devenues, avec les années, un instrument important de construction et de maintien de la paix. Ces dernières années, les missions de maintien de la paix de l’ONU ont été déployées, impliquant deux millions de femmes et d’hommes venus de 125 pays.

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Que font les « peacekeepers » exactement ?

Leurs tâches sont aussi diverses que les conflits qu’ils s’efforcent de résoudre. Toutefois, la plupart des missions organisées jusqu’à présent présentent des profils comparables. Les missions sont presque toujours une forme de sécurisation ou de protection, ce qui explique qu’une mission inclut la plupart du temps des soldats et des policiers. Mais des spécialistes de l’ingénierie, de l’observation électorale ou de la médiation de conflits peuvent aussi être présents. Les personnes participant aux opérations viennent des États membres de l’ONU qui les envoient sur une base volontaire. Les « peacekeepers » doivent être formés dans leur domaine et disposer de compétences professionnelles.

Comment les exigences lors des missions de maintien de la paix des Nations unies ont-elles évolué au fil du temps ?
Les défis et les crises dans le monde deviennent de plus en plus complexes. Par conséquent, l’éventail des tâches des missions de maintien de la paix s’est fortement élargi. Aujourd’hui, les missions sont le plus souvent « multidimensionnelles » et assument, au-delà des activités purement militaires – comme la sécurisation ou l’observation des frontières –, de nombreuses tâches civiles. Entre autres, elles peuvent, selon le mandat, servir de médiateur entre des parties en conflit, soutenir des réformes touchant au secteur de la sécurité, surveiller des élections, aider à établir des institutions d’État de droit ou protéger les droits de l’homme Dans de telles missions, les Forces militaires, policières et civiles travaillent main dans la main. De plus, il existe ce que l’on appelle des « missions politiques spéciales » qui n’ont aucune composante militaire et se concentrent exclusivement sur des formes civiles de la gestion des conflits. 

De quels pays les « peacekeepers » sont-ils principalement originaires ?

Traditionnellement, le personnel militaire et policier mobilisé pour les opérations de maintien de la paix des Nations unies provient principalement de pays en voie de développement ainsi que de pays émergents. En tête de liste, on trouve des pays comme le Bangladesh, le Népal, l’Inde, le Rwanda ou le Pakistan. 

Quelle est la part de l’Allemagne dans les missions internationales de maintien de la paix ?

L’Allemagne participe à missions de maintien de la paix de l’ONU et à « missions politiques spéciales » avec des soldats, des policiers et du personnel civil. En outre, l’Allemagne, en tant que quatrième plus grand contributeur – après les États-Unis, la Chine et le Japon – alimente de manière significative le budget des missions de maintien de la paix. Par ailleurs, la République fédérale participe à des opérations qui sont mandatées par l’ONU, mais exécutées par d’autres organisations, comme l’OTAN, l’UE ou l’OSCE.

Comment des technologies innovantes peuvent-elles rendre les missions de maintien de la paix plus efficaces ?

Des instruments modernes peuvent soutenir des missions de maintien de la paix dans leur tâche. C’est le cas, par exemple, des données qui affinent les images du terrain, comme dans le programme « Comprehensive Planning and Performance Assessment System » (CPAS). Il peut comparer la situation dans le pays avec les mesures prises par une Force de maintien de la paix et évaluer ses performances. Les drones de reconnaissance peuvent aussi compléter une image du terrain et permettre à une mission des Nations unies de mener des activités de haute précision. À l’aide de son « Action form Peacekeeping », le secrétaire général de l’ONU António Guterres a mis en place un agenda de réformes dont l’un des volets est la numérisation.

Dans quelle mesure les missions de maintien de la paix sont-elles efficaces ?

Les Nations unies indiquent avoir réussi à mettre fin à des dizaines de conflits au cours des 75 dernières années, par exemple au Cambodge, au Salvador, au Guatemala, au Mozambique ou en Namibie. Dans le cadre d’autres missions, les Nations unies ont joué un rôle de désescalade, comme au Liberia, en Haïti ou en Sierra Leone. Il y a tout de même eu des situations où la violence et la souffrance n’ont pas pu être évitées ou contenues. Tel est le cas, par exemple, pour des événements survenus en Somalie, au Rwanda ou en ex-Yougoslavie dans les années 1990. En ce sens, le bilan est mitigé. Il est cependant indéniable que les Forces de maintien de la paix ont un bon rapport coût-efficacité : elles ne représentent que 0,5 pour cent des dépenses militaires mondiales – et ont tout de même un impact très important.